Lorsque Jeff Clark a reçu la médaille du couronnement du roi Charles III, il ne s’agissait pas seulement d’un accomplissement personnel, mais aussi d’une reconnaissance de la contribution qu’il a apportée pendant des décennies à l’industrie porcine du Canada.
M. Clark a joué un rôle essentiel dans l’élaboration et la mise en œuvre de PorcTRACÉ, une initiative nationale qui améliore la réponse aux maladies et la sécurité alimentaire en suivant les mouvements des porcs à travers le Canada grâce à un système fondé sur des données.
En tant que figure clé de la traçabilité du cheptel porcin, son travail a eu un impact profond sur l’industrie, garantissant la transparence, la sécurité et l’efficacité de la production porcine.
Le parcours de M. Clark vers l’élevage de porcs et la traçabilité du bétail n’était pas conventionnel. Il a suivi une formation universitaire en médecine, axée sur la génétique du cancer du sein et la recherche en biochimie. Cependant, sa carrière a pris un virage inattendu vers la gestion des ressources naturelles, ce qui l’a amené à travailler sur la gestion de l’habitat du caribou des bois, où il s’est spécialisé dans les évaluations génétiques et la connectivité de l’habitat.
Cette expérience s’est révélée inestimable. Ses recherches ont porté sur l’étude de la connectivité des habitats, c’est-à-dire l’analyse des paysages en tant que réseaux comportant des nœuds d’habitats de haute qualité et des liens permettant les déplacements.
« Cette expérience s’est bien traduite dans mon travail au Conseil canadien du porc (CCP), où j’ai participé à la mise en place d’un système de traçabilité du bétail », a déclaré M. Clark.
Cette prise de conscience a jeté les bases de sa collaboration avec le CCP, qu’il a rejoint en 2005.
En réfléchissant à sa carrière, M. Clark a fait part de son implication précoce dans les initiatives de traçabilité et des défis liés à la mise en œuvre de tels systèmes. Avant que PorcTRACÉ devienne une loi fédérale en 2014, le suivi des mouvements de porcs au Canada n’était pas cohérent, ce qui rendait l’industrie vulnérable à d’éventuelles épidémies.
« Toute personne déplaçant des porcs au Canada, qu’il s’agisse d’un grand éleveur ou d’un éleveur de petite taille, doit déclarer ses mouvements à une base de données centrale », a déclaré M. Clark. « Cela garantit une traçabilité rapide en cas de problème de sécurité alimentaire ou d’épidémie. »
Cependant, la mise en œuvre de PorcTRACÉ n’a pas été sans difficultés. « Au début, le scepticisme régnait. Les agriculteurs n’étaient pas sûrs que ce niveau de traçabilité soit nécessaire ou même réalisable », se souvient-il. « Mais nous savions qu’il était essentiel de garantir l’intégrité de notre approvisionnement alimentaire, ce qui nécessitait de créer un système qui fonctionne pour tout le monde. »
L’un des principaux défis consistait à rendre le système accessible et convivial. Les éleveurs, en particulier les éleveurs de petite taille, avaient besoin d’une plate-forme qui n’ajoute pas de charges administratives inutiles. Avec plus de 800 000 porcs déclarés chaque année et un nombre croissant d’éleveurs de petite taille, PorcTRACÉ a continuellement évolué pour répondre aux exigences du secteur.
Recevoir la médaille du couronnement du roi Charles III est une source de fierté pour M. Clark, mais il reste humble face à cet honneur. « Il ne s’agit pas seulement de moi, mais de l’effort collectif de toute une industrie qui s’efforce d’améliorer nos systèmes et de soutenir les agriculteurs canadiens », a-t-il déclaré.
Cette médaille, décernée aux personnes qui ont apporté une contribution significative à leur communauté et à leur secteur d’activité, souligne son impact durable sur la production porcine.
« Il reste encore beaucoup de travail à faire – l’innovation ne s’arrête jamais. Mais cette reconnaissance souligne l’importance de ce que nous avons accompli et, nous l’espérons, renforce le soutien des gouvernements aux programmes de traçabilité », a-t-il déclaré.
M. Clark estime que la technologie continuera à façonner l’avenir de la traçabilité du porc, qu’il s’agisse de l’amélioration des systèmes de suivi numérique ou de la surveillance en temps réel du bien-être des animaux.
« Le secteur évolue et nous devons garder une longueur d’avance », a-t-il souligné. Alors que le secteur continue de s’adapter, son héritage inspirera la prochaine génération de dirigeants agricoles.
