Santé animale

Utilisation des antimicrobiens et résistance

Il est important pour le CCP de répondre aux préoccupations du public et de démontrer que les éleveurs de porcs s’efforcent de produire un produit sûr et de haute qualité tout en utilisant les antimicrobiens de manière responsable.

Utilisation des antimicrobiens (AMU)

Les antimicrobiens

Les antimicrobiens sont des substances naturelles ou synthétiques qui peuvent tuer ou bloquer la croissance des micro-organismes.

Les antibiotiques

Les antibiotiques sont un type d’antimicrobien utilisé pour traiter les infections causées par des bactéries.

Les producteurs de porc sont fiers d’élever des porcs pour offrir aux consommateurs un produit sain, nutritif et abordable. Les agriculteurs prennent soin de leurs animaux et doivent avoir accès à des produits pharmaceutiques vétérinaires qui garantissent leur bien-être. Ils se soucient également de leurs familles et de leur personnel et comprennent qu’une utilisation responsable des antimicrobiens est essentielle pour limiter le développement de la résistance aux antimicrobiens.

Les agriculteurs sont en train de passer à une utilisation plus contrôlée des antibiotiques. Le programme PigSAFE/PigCARE mis en place par le Conseil canadien du porc encourage l’utilisation de bonnes pratiques d’élevage et de gestion, et non l’utilisation d’antimicrobiens, comme première ligne d’action contre les maladies. La mise en place de bons systèmes de production comprenant, entre autres, la vaccination, des techniques de désinfection appropriées et la conception d’étables axées sur la santé et le bien-être des animaux, contribue à réduire l’utilisation d’antibiotiques. Dans le cadre du programme PigSAFE/PigCARE, les producteurs suivent également les meilleures pratiques en matière d’utilisation des antimicrobiens, en travaillant en étroite collaboration avec les vétérinaires et en tenant des registres sur les médicaments utilisés.

Dans leur engagement en faveur d’une utilisation responsable des antimicrobiens, les producteurs soutiennent les changements réglementaires et politiques de Santé Canada visant à renforcer la surveillance des médicaments vétérinaires. En 2018, les programmes PigSAFE et PigCARE révisés ont été lancés pour tenir compte des changements réglementaires et politiques de 2017 de Santé Canada. En fait, la politique d’utilisation des vaccins et des médicaments du CCP, qui s’aligne sur les changements, fournit aux producteurs les outils nécessaires pour assurer l’utilisation appropriée des antimicrobiens sur leurs animaux, en maintenant leur efficacité et en garantissant un approvisionnement alimentaire sûr.

Grâce au partenariat entre les associations provinciales et Swine Innovation Pork, les producteurs de porcs soutiennent la recherche et le développement de nouvelles technologies, en investissant leur argent dans la recherche pour apprendre à mieux soigner leur troupeau et à réduire l’utilisation des antibiotiques.

Actions du CCP

  • Biosécurité
  • Politique d’utilisation des vaccins et des médicaments
  • Le CCP préside le Comité canadien d’engagement sur les aliments pour animaux et les produits de santé (CAFHPEC). Relevant du directeur général de la DMV de Santé Canada et du directeur exécutif de la Direction de la santé animale de l’ACIA, le CAFHPEC est un lieu de partage d’informations et d’échange d’idées entre le gouvernement, les parties réglementées et les parties prenantes sur les questions relatives aux aliments pour animaux et aux produits vétérinaires tels que les médicaments, les produits biologiques et les produits de santé vétérinaires.
  • Canadian Global Food Animal Residue Avoidance Databank (CgFARAD), Le CCP siège au conseil consultatif du CgFARAD, participant à la gouvernance du conseil et à l’orientation organisationnelle.
  • Réseau AMU/RAM du Système canadien de surveillance zoosanitaire (CAHSS). Le réseau du CAHSS sur l’utilisation des antimicrobiens et la résistance aux antimicrobiens constitue un forum permettant aux gouvernements et aux acteurs de l’industrie d’échanger des informations et de travailler en collaboration pour préserver l’efficacité des antimicrobiens.
  • Le CCP a participé activement au projet SAVI de l’Association canadienne des médecins vétérinaires et contribue à l’utilisation des données relatives aux prescriptions d’aliments pour porcs afin de mieux comprendre comment le secteur peut s’inscrire dans la dynamique de la relation client-patient vétérinaire dans l’optique de la gestion des antimicrobiens.

La résistance aux antimicrobiens (RAM)

La résistance aux antimicrobiens (RAM)

La résistance aux antimicrobiens (RAM) survient lorsque les microbes (bactéries, virus, champignons et parasites) évoluent de manière à réduire ou à éliminer l’efficacité des médicaments antimicrobiens (antibiotiques, antiviraux, antifongiques et antiparasitaires) pour traiter les infections en tuant ou en ralentissant la croissance microbienne.

Lorsque les microbes sont exposés aux antimicrobiens, ils s’adaptent et deviennent plus résistants. Cela contribue à l’augmentation de la RAM chez les humains, les animaux, les cultures et dans l’environnement (par exemple, l’eau, le sol) (2) en raison de l’exposition aux eaux usées, aux produits de consommation et au fumier animal. De nombreux facteurs sociaux et environnementaux contribuent également à l’augmentation des taux de RAM, notamment une mauvaise hygiène, des pratiques inadéquates de prévention et de contrôle des infections (IPC), un manque de sensibilisation et d’éducation à la RAM et à l’utilisation appropriée des antimicrobiens (AMU), un accès insuffisant aux services de santé, des conditions de logement surpeuplées et un manque d’eau salubre.

La communauté mondiale se mobilise dans le cadre d’initiatives internationales visant à protéger la santé humaine et animale, à conserver les médicaments antimicrobiens et à élaborer des réponses innovantes pour atténuer le risque de résistance aux antimicrobiens avant que la situation ne s’aggrave. Les pays du monde entier collaborent pour trouver des moyens de partager leurs expériences, d’apprendre les uns des autres, de s’associer à des initiatives et de mettre en commun leurs ressources.

En 2015, le plan d’action mondial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la résistance aux antimicrobiens a été approuvé par les États membres lors de l’Assemblée mondiale de la santé et reconnu par les chefs d’État et de gouvernement lors de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU). La communauté mondiale agit sous la direction de l’OMS, de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’OIE et la FAO ont adopté des résolutions encourageant les États membres à lutter contre la résistance aux antimicrobiens et à promouvoir une utilisation prudente des antimicrobiens chez les animaux et dans l’agriculture.

Le gouvernement du Canada s’est engagé activement dans la lutte contre la RAM et a élaboré un cadre fédéral fondé sur l’approche « Une seule santé », qui reconnaît le lien entre les humains, les animaux et l’environnement. Ce cadre d’action pancanadien vise à renforcer la capacité du Canada à lutter contre le risque de RAM de manière coordonnée, multisectorielle et efficace(2).

Les provinces et les territoires entreprennent de multiples initiatives pour lutter contre la RAM, notamment la surveillance, la sensibilisation du public et des professionnels de la santé, les programmes hospitaliers visant à réduire l’utilisation des antibiotiques et les programmes d’immunisation pour prévenir et contrôler les infections et la propagation des maladies infectieuses. De même, les organisations concernées, telles que le Conseil national de la santé et du bien-être des animaux d’élevage, l’Association canadienne des vétérinaires, l’Association pour la microbiologie médicale et les maladies infectieuses du Canada et d’autres organisations non gouvernementales du secteur de la santé, ont mis en place des plans et des initiatives visant à soutenir l’utilisation appropriée des antibiotiques dans le cadre de la santé humaine et animale. Le cadre sert de point de départ à l’élaboration d’une approche pancanadienne plus large.

Références

  1. Organisation mondiale de la santé. Résistance aux antimicrobiens : Rapport mondial de surveillance 2014. [Internet] Genève : OMS ; 2014. Disponible à l’adresse suivante : http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/112642/1/9789241564748_eng.pdf?ua=1
  2. Organisation mondiale de la santé. Note d’information : AMR : An Emerging Water, Sanitation and Hygiene Issue [Internet] Genève : OMS ; 2014. Disponible à l’adresse suivante : who.int/water_sanitation_health/emerging/AMR_briefing_note.pdf
  3. S’attaquer à la résistance aux antimicrobiens et à l’utilisation des antimicrobiens : Un cadre d’action pancanadien. [Internet] Agence de la santé publique du Canada, 2017.
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